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Par assou poète le 17 Novembre 2012 à 05:01
TRISTE GRISAILLE !
(Poème qui ne finira qu’à minuit)
Il est minuit ! fin et à demain !
7h
La grisaille de ce ciel d’automne
Étouffe mon âme et mon esprit
Rien désormais ne m’étonne
Rien dont je pourrai être épris
Ma plume erre en désert, chiffonne
Je ne lis plus ce qu’elle écrit !
7h 30’
Ce ciel n’a plus qu’une couleur
Et rien n’y brille ne brille jamais
Ses nuages sont-ils porteurs
De cette pluie que jadis j’aimais
Ou de larmes sans aucune chaleur
Qui vont couler sans rien à exhumer
8h
La mort s’approprie la nature
Effaçant ses couleurs éclatantes
Faisant d’elle sa triste demeure
D’où elle diffuse sa brise puante
Étouffant ses sublimes senteurs
Par l’odeur de ses tombes béantes
Mon âme, telle ses arbres effeuillés
Ignorant comment sera demain
Journée belle ou triste et endeuillée
Par l’absence des beaux matins
Par ces prairies devenues rouillées
Où la verdure est un souvenir lointain
9h 30’
Je cède, je me laisse envahir
Par ces épaisses brumes grises
Il n’y aura plus d’astres pour luire
Il n’y aura plus de joie qui grise
La vie n’est plus qu’un long délire
Une suite désordonnée de bêtes sottises !
10h
Aujourd’hui, je nourris mes angoisses
Des sombres fruits de ma solitude
Rien, plus rien ne me froisse
Car j’en pris la triste habitude
Veuf d’une joie devenue une poisse
Avant de succomber à ma lassitude
11h 45’
Il m’arrive de ne plus avoir peur
De ne plus avoir aucun espoir
J’ai perdu mes goûts d’admirateur
D’une vie offerte en robe grise et noire
J’ai tué tous mes sens approbateurs
Unissant mes échecs aux piètres gloires
12h 15’
Lourde est la déprime que j’ai trainée
Durant des jours en boucles noires
À tel point qu’elle m’a parrainé
Et juré de ne jamais me laisser choir
Aujourd’hui, je deviens son aliéné
Mon ultime et reposant isoloir,
15h 40’
Lugubres sont ces crêtes cachées
Que les oiseaux ne peuvent franchir
Tant de belles visions y sont fauchées
Laissant une grande tristesse surgir
Les belles nuances excédées ont lâché
Laissant à la grisaille le pouvoir d’agir
17h 30’
Matin ou soir, c’est le même visage
Que le ciel offre en ces jours moroses
Longs fleuves aux identiques rivages
Où ne germent pas les grains des roses
Longs chemins sans aucun virage
Ne menant que vers les portes closes !
Une journée va bientôt mourir
Sur le point d’éteindre sa lumière
Céder à sa brève agonie et partir
Sans laisser rien de beau derrière
Stérile et n’ayant pu rien offrir
Sauf ce froid digne d’une glacière
20h
Ô nuit, récipient des mes chagrins
Je m’offre à toi, à ta noire plénitude
Tu arrives avec tes tristes refrains
Tes airs mélancoliques, tes inquiétudes
Et les augures d’un demain contraint
À m’exiler dans ses vaines vastitudes !
Nuit ! ô nuit, pourquoi eu es partiale ?
À ceux que tu aimes, tu ouvre les paradis
Les chartreuses des romances sans dédales
Aux autres les enfers de tes démons maudits
À ceux que tu aime, tes belles vestales
Aux autres les vampires de tes taudis
20h 15’
Ô nuit, est-il vrai que pas loin de moi
Une âme suit la mienne comme son ombre
Comme un ange qui la couvre d’émoi
Qui ne demande qu’à se laisser prendre
Jouir des délices que recèle le don de soi
Une âme me guettant avec des yeux tendres
Alors que tu me laisse endurer ton froid
23h 10’
Ô nuit ! N’est elle pas que l’ébauche d’un rêve
Que tu viens d’ajouter au jardin des mes songes
Une tige vivante, à laquelle tu injecte ma sève
Sans jamais voir son illusoire fleur d’orange
Ô nuit, n’est elle pas qu’une charitable trêve
Une récréation hors de ton horrible grange !
24 H (Fin)
Il est temps pour ma douce horrible nuit
De plonger dans tes rêves et tes chimères
Être l’amant de ta tristesse qui me suit
Seul dans sa vielle citée sans réverbères
Sans étoiles, sans astres ou lune qui éblouit
Tu es mon piètre lot, ma folle conseillère
© Assou OUCHEN
© JePoeme.com,
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